Colloque des 20 ans du SSM Ulysse

Odyssée de la parole : un événement pour célébrer les 20 ans d’Ulysse

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N.B. Le billet de réservation pour le colloque ne comprend pas le billet d'entrée pour la soirée festive, Réservez ici.

On n’a pas tous les jours 20 ans… Depuis 2003, le service Ulysse propose un accompagnement psychosocial et thérapeutique adapté aux souffrances entraînées par l’exil et la précarité du droit au séjour.

L’ambition de départ de faciliter l’accès à l’aide en santé mentale aux exilés s’est progressivement transformée. De recherche action individuelle, en service relais à cinq à ses débuts, Ulysse a grandi, est devenu service de santé mentale agréé en 2009. Depuis, l’association s’est diversifiée, réinventée, remodelée, et nous voilà aujourd’hui un service, reconnu pour son expertise et son originalité, qui rassemble 25 travailleurs. Au-delà de ces quelques chiffres sur une ligne du temps, il y a tant à dire, à partager, à transmettre, sur ce qu’est devenu ce pari de départ, d’incarner une disposition à recevoir dignement et efficacement des personnes qui ont vécu la persécution, la guerre, le déplacement forcé, et dont les droits humains les plus élémentaires restent conditionnés à leur statut de droit au séjour.

Pendant ces deux journées, nous souhaitons partager l’expérience de notre service, aux premières loges face à l’impact humain d’un contexte géopolitique qui nous dépasse tous. Ce colloque sera pour nous l’occasion de partager nos réflexions, les impasses liées à notre clinique et les stratégies institutionnelles mises en place progressivement pour y faire face.

L’élaboration de ce Colloque a été l’occasion de nous mettre au travail, autour d’un sujet, le statut de la parole, au cœur de nos préoccupations depuis 2003. Au cours de nos échanges, il nous est apparu pertinent – essentiel, même – d’y associer les premiers concernés. C’est ainsi que s’est constitué le ‘Comité Ulysse’, rassemblant travailleurs, bénéficiaires et participants communautaires du service, pour accompagner la réflexion et l’organisation de ce Colloque. Tandis que le Jour 1 s’adresse spécifiquement aux professionnels, le Jour 2 a été pensé pour un public plus large, dont les personnes qui ont fréquenté, ou fréquentent encore, notre service.

Enfin, il était impensable de ne pas clôturer cet évènement par un moment festif, partagé entre toutes les personnes qui sont, ou ont été, impliquées de près ou de loin dans ce projet depuis 20 ans.

Mercredi 4 octobre | Matin

Histoires d’hospitalité

En contexte d’exil, quelles sont les possibilités de retrouver l’envie de parler et de redonner du poids à la parole ? Quelles en sont les conditions préalables ? Cette première partie du colloque sera l’occasion de retracer l’évolution du service Ulysse, et comment elle s’articule à l’histoire de l’accueil, que ce soit en psychiatrie ou pour celui des étrangers dans notre pays.

Mercredi 4 octobre | Après-midi

Paroles déployées

Nous vous proposons d’aborder comment notre dispositif tente de permettre l’accueil et le déploiement d’une parole singulière des sujets exilés, souvent aux prises avec des conditions d’existence humainement et matériellement éprouvantes. Si l’exil et les traumas sont toujours au rendez-vous, il n’en reste pas moins que nos patients traversent les questions qui se posent à tout sujet humain, de manière toujours originale.

Jeudi 5 octobre | Matin

Parole Contrainte

Dans la procédure de demande de protection internationale, qu’est-ce qui relève d’un forçage de la parole ? Une politologue retracera l’évolution de ces pratiques au gré des politiques migratoires. Nous tenterons d’expliquer en quoi, sur le plan du fonctionnement psychique, il n’y a rien d’évident à attendre d’une personne qu’elle produise un récit détaillé et circonstancié. Dès lors, quelle place prendre dans cette procédure aux côtés de nos patient.e.s.?

Jeudi 5 octobre | Après-midi

Prendre la parole

Qu’est ce qui peut faciliter une prise de parole ? Comment les lieux d'écoute peuvent favoriser le mouvement du singulier vers le collectif, et inversement ; mais aussi le mouvement de l’intérieur d’une institution, vers l’extérieur ? Lorsque les politiques et les discours sociaux, médiatiques, ne semblent donner qu’une place d’objet aux personnes exilées (de suspicion, de méfiance, de rejet, tout comme de soin, de pitié), quelles conditions permettent de prendre ou de reprendre la parole pour soi ?

Tout au long de ces deux journées de colloque, des intervenants extérieurs ainsi que des productions réalisées au cours de ces 20 dernières années lors des activités communautaires, viendront nourir notre réflexion.